rhizarthrose - prévention

conseils d'ergonomie conjoints au traitement orthétique et kinésithérapique:

Prévention des déformations du pouce (rhizarthrose)
le geste répétitif (vie courante, activité professionnelle ou de loisir) est source de contraintes qui génèrent au long cours dégradation et déformation articulaire. Ceci est d'autant plus important chez certains sujets prédisposés.

Les prises distales du pouce (pulpe à pulpe, pouce en opposition à l'index ou au majeur) génèrent des contraintes mécaniques qui sont plus importantes au niveau des articulations proximales (trapézo-métacarpienne).
Les forces de subluxation postérieures (glissement) sont dans ces prises très importantes (subluxation de la base du premier métacarpien vers l'arrière).

La résistance à la subluxation des articulations trapézo-métacarpienne et métacarpo-phalangienne dépend en grande partie de la constitution du sujet, plus ou moins laxe, ou plus ou moins stable.

Les contraintes ligamentaires subies au cours de certains gestes, dans un contexte d'hyper-laxité comme celui des séquelles d'entorse de la métacarpo-phalangienne (MP) , peuvent induire une hyper-extension de la première phalange (P1) du pouce, facteur de positionnement en adduction (=rapprochement) du premier métacarpien (fermeture de la première commissure).

Les sollicitations subies par le pouce sont visualisées par le "faux signe de Froment", ou "signe de Comtet"qui est une hyper-flexion de l'inter-phalangienne (IP), ajouté dans les cas de gravité à une extension de la MP. Le signe de Froment non neurologique représente un signe de compensation à l'insuffisance des muscles thénariens internes ( prédominence de l'action du long fléchisseur du pouce). Son apparition signe le risque de dégénérescence de l'articulation TM.
le bilan minutieux des prises pouce-index et pouce-D2.D3, sa mesure comparative (pinch) permettent une évaluation clinique de la gène.
au stade précoce, ceci permet une action de prévention: la mise en évidence d'une laxité de la trapézo-métacarpienne (ressaut à la palpation) et du signe de Comtet positif (pinch en flexion d'IP et extension de MP) signe de la nécessité d'éduquer à l'économie du geste.

Suivant le coéfficient de glissement sur l'objet (variation du matériau saisi), la force nécessaire à la prise varie, ce qui peut être source de déploiement d'une force disproportionnée:
si l'instrument est glissant il peut se produire une perte de force.
(mais un matériau antidérapant ne compense pas la mauvaise conception d'un appareil.)

"Le pouce est un doigt trop subtile pour être utilisé à des tâches grossières source d'arthrose, certaines tâches peuvent être éxécutées par les autres doigts":
L'utilisation conjointe du "grasp" des doigts longs avec le pouce met en jeu des forces peu différentes de celles déployées dans les prises distales (pulpe à pulpe), elle peut donc générer une surcharge fonctionnelle pour le pouce, aussi élevée que dans le cas de la "tip" ou "key" pinch (pince pulpaire, ou pince type clé).
Le grasp avec le pouce simplement stabilisateur ne serait par contre pas contraignant.

Dès qu'il est possible, l'utilisation du GRASP ( prise par les doigts longs) sans le pouce sera préférée pour de nombreux gestes à titre préventif, car plus économique.

L'utilisation des pinces latéro-latérales, bien que manquant de force, est recommandable en tant que prise de compensation dès que possible (avec ajout de la force de prono-supination)

Lorsque le matériel de la vie courante est bien adapté, la prise digitale est peu ou pas sollicitée, mais lorsque le matériel est mal adapté pour des raisons de forme ou de résistance, le pouce peut être sollicité plus ou moins, et selon sa laxité et son équilibre, il pourra être mis de façon répétitive en souffrance.

Ces constatations conduisent à une nécessité d'adaptation du geste à l'environnement.
Le changement d'habitudes gestuelles a pour objectif l'économie articulaire de la TM. 
La douleur ou l'incapacité mènent souvent le patient à trouver lui-même un substitut, par notamment l'action bi-manuelle, ou lorque possible l'utilisation des doigts longs à la place du pouce.
Ceci passe par une éducation du geste dont l'introduction est favorisée durant les phases douloureuses, car elle génère un effet sédatif, ce qui permet peu à peu une systématisation.

Lors des contraintes de poids ou de volume excessif, l'utilisation instinctive du pouce est quasi systématique. La solution préventive est une prise bi-manuelle par les doigts longs, préférable car non douloureuse et non nocive, mais couteuse en changement d'habitudes.
L'adaptation ergonomique du geste permet une facilitation et la diminution des contraintes articulaires.
le port d'orthèses nocturnes de repos est au stade de début un traitement curatif de la crise douloureuse, et préventif des déformations; au stade évolué il demeure un traitement sédatif efficace (port nocturne d'orthèses longues), et palliatif de la fonction (port diurne, orthèses courtes).


prise nocive

prise nocive

utilisation d'un outil facilitateur

compensation par prise latéro-latérale (pouce exclu)

économie du pouce par prise bi-manuelle

facilitation par outil transitionnel

adaptation de l'environnement

modification du geste (prise plate)

modification du geste (prise bi-manuelle)

prise latéro-latérale

compensation par prise "grasp"
utilisation d'un outil (ouverture résistante)
prévention de la subluxation du premier métacarpien sur le trapèze

orthèse statique longue de repos
(port nocturne, effet ant-inflammatoire)
barre métacarpienne

orthèse fonctionnelle courte
(protection relative, port diurne)